Être Observateur, une question de point de vue

Si nous sommes nombreux à avoir touché par l’expérience et bien compris de quoi il s’agissait lorsqu’on parle d’être dans l’Observateur, nous sommes nombreux aussi à ne pas (encore) réussir à y retourner aisément, de là à s’y maintenir… Certains parfois vivent un épisode d’éveil, quelques heures d’intense présence où il leur semble entrer dans une autre dimension depuis laquelle ils voient tout d’un œil neuf, complètement dénués d’importance. Ils passent ensuite des années à chercher à revivre ce merveilleux état de présence totale, sans parfois jamais y parvenir.

La représentation que j’ai du glissement de l’état naturel identifié de la conscience commune vers celui, intentionnel, de la conscience éveillée de l’Observateur, c’est qu’il y a un pont entre les deux, un passage d’accès quelque part à la jonction du corps et de l’esprit. se voir de derrière dans le cadreAu vu de la difficulté de beaucoup à le (re)trouver et malgré le nombre d’ouvrages et de techniques qui traitent de cette question, il m’apparaît que ce passage est plus étroit – à moins qu’il ne se déplace ? – que secret, qu’il est à la portée de tous mais se dérobe à la plupart et qu’il ne suffit pas de l’avoir emprunté une fois pour le regagner, un peu comme dans Riven ou Harry Potter. L’état de conscience éveillée est naturel en soi, l’Observateur ne fait aucun effort pour être Observateur, tout comme est naturel celui de la conscience commune. Par contre, c’est bien le passage de l’un à l’autre qu’il nous faut nous entraîner à franchir pour re(de)venir l’Observateur sitôt que nous prenons conscience que nous (nous) sommes recollés à la réalité.

C’est mon travail n’est-ce pas que de vous faciliter le passage ?

Pour faire mentir le dicton, je constate moi que l’habit fait bien le moine – intérieur en tous cas. Laissez-moi vous montrer cela : c’est selon ce principe qu’un jeune toubib, hésitant au moment de recevoir son tout premier patient, se sentira déjà beaucoup plus toubib après être retourné sur ses pas et avoir endossé la blouse blanche. Il se sent docteur, il peut ouvrir la porte.

Cela s’appelle la structure hors mémoire et c’est ce principe que je vous propose d’appliquer à notre question. Se servir d’une structure hors mémoire c’est se servir d’un rappel, existant à l’extérieur, pour se rappeler intérieurement. Si vous voulez un autre exemple, il y a l’histoire de ce grand psychiatre (au propre comme au figuré) qui fit rapetisser dans son appartement le passage d’accès vers son bureau, de la sorte qu’il s’obligea à courber la tête chaque fois qu’il entrait ou sortait de la pièce. Son but : se souvenir de Dieu et entretenir une humilité qu’il savait en danger à cause de son ego surdimensionné. Véridique, j’adore !

proverbe tibétainDans les ouvrages qui traitent de la conscience et de son expansion, chacun y va de son petit truc pour découvrir et faciliter le passage secret pour entrer dans une conscience élargie. Par la respiration, le fait de se concentrer sur le souffle à la base du nez, de poser la pointe de la langue ici ou là,… ou toute autre attention méditative. J’ai expérimenté plusieurs de ces techniques – chacune ayant sa valeur ajoutée – et bénéficié rapidement c’est vrai de plus de clarté et de profondeur, à la mesure de mon investissement dans ces pratiques introspectivo-méditatives.

Pourtant ce n’était pas encore ça !

Est-ce l’enfant qui s’exprime en moi, réclamant du ludique et de la légèreté, alors que Transurfing m’a permis de (re)considérer et (re)voir la vie comme un jeu pour la plus grande joie de mon âme ? Toujours est-il que ni l’un ni l’autre n’ont trouvé dans ces propositions cette dimension du jeu et de l’autodérision, attribut de l’Observateur, qui permettent et facilitent la fameuse bascule en préfrontal, dont toutes ces pratiques sont un des objectifs. Mais aussi, peut-être parce que je suis à la fois une grande contemplative et une agitée du ciboulot, il m’est apparu que soit je plongeais si profondément en moi dans ces exercices que c’est comme si je sortais de la zone élargie depuis laquelle je souhaitais placer mon Observateur – un pied dedans, un pied dehors, « aux confins entre le corps et l’esprit »* -, que je me déconnectais de la réalité. Soit alors que trop agitée, je n’arrivais à strictement rien. Soit encore le pire peut-être, c’est que j’étais parfois tellement collée à ma réalité que j’en oubliais carrément de me souvenir! Patience et longueur de temps…, j’ai continué à chercher.

changer de point de vueJe cherchais quel était ce quelque chose qui me servirait de structure hors mémoire pour me rappeler en permanence aux bons souvenirs de l’Observateur, tout en provoquant facilement en moi ce glissement subtil de perception, sésame de la conscience élargie, et me (re)sentir dans ses godasses. Quel était ce quelque chose à effet poupée russe que je pouvais mettre en place et qui me permettrait de dévoiler le passage et basculer aisément dans la perception absolue ?

J’ai imaginé un miroir capable de refléter l’arrière de ma tête pour pouvoir percevoir la réalité avec moi dans le champ, pendant qu’à l’avant-plan j’expérimentais un autre point de vue. Les deux points sont à base de la plupart des techniques de guérison quantique car elles permettent l’expansion de conscience dont se sert le praticien pour ouvrir la porte et être canal du flux énergétique de guérison. Je vous invite à en faire l’expérience, c’est très efficace mais pas si facile à visualiser. Quant à conceptualiser un tel objet, on a vu plus pratique… Ce n’était pas encore ça, j’ai continué à chercher.

chat conscient

Les lunettes de l’Observateur

C’est alors que j’ai eu une conversation avec un chercheur de conscience de mes proches, qui portait ce jour-là des lunettes. Ah bon, lui dis-je, tu portes des lunettes maintenant !?

« Je n’en ai pas besoin » me répondit-il, ce sont mes lunettes de conscience !

bingo

Immédiatement, j’ai vu (c’est le cas de le dire) la perfection de l’outil. Les lunettes de l’Observateur rempliraient toutes les conditions. Elles me permettraient de me souvenir que j’ai quelque chose à me rappeler, de percevoir en permanence dans mon champ visuel un nouvel objet dont je peux regarder le cadre tout en regardant la réalité au travers. Je l’avais devant les yeux cet outil de conscience qui me permettait de basculer en mode Observateur à souhait.

collection lunettesAvec verres ou la monture à nu, pour vous protéger les yeux des écrans, de la lumière, ajoutez à cela que des lunettes, il en existe de toutes les formes, de toutes les couleurs et de tous les prix, de quoi vous habiller la personnalité voire oser l’autodérision pour les jours difficiles en adoptant des lunettes fantaisies drôles : Effet nez rouge garanti, plus moyen de faire la gueule, les importances et donc les dissonances et autres potentiels en excès se dissolvent tout seul !

Évidemment me direz-vous, j’ai la chance de ne devoir porter que des lunettes de lecture. Vous pourriez penser que ça ne marchera pas si vous êtes habitués à cet objet/cadre dans votre champ visuel. C’est possible. Sachez toutefois qu’en portant souvent des paires différentes, j’expérimente un maintien du processus.

100ème singeJ’espère vous avoir donné l’envie d’expérimenter de porter vous aussi des lunettes, vos lunettes de l’Observateur, de (vous) re-garder dans ce cadre et d’y regarder la vie. Avoir conscience de voir le monde à travers le cadre est tout ce qu’il y a à faire, et profiter ensuite de ce point de vue créatif et puissant, serein, détaché, présent.

Ce faisant, on ne peut que prendre du recul car la réalité sera perçue par le cerveau comme à un autre niveau, à cause du cadre. On ne peut pas ne pas être dans l’Observateur tant qu’on continue à percevoir consciemment deux champs/plan à la fois.

Bonne observation et n’oubliez pas de sourire aussi, surtout lorsque passera dans votre champ une autre paire de lunettes sans verres : on n’est pas loin du 100ème singe !

Car avant tout, Transurfing est une aventure de conscience.

Merci de m’avoir lue, à très bientôt et excellent dimanche à chacun, envoyez-moi vos retours d’expérience !

Tati Clara

La vie, VOTRE vie, c’est bien maintenant !?

____________________

* Frank J. Kinslow dans Eufeeling

9 réflexions sur « Être Observateur, une question de point de vue »

  1. Coulibaly

    Bonsoir,
    Merci pour l’humour et le style, j’ai bien apprécié l’anecdote sur le psychiatre. J’ai bien peur d’avoir raté cette fois ci le message fondamental. A propos de l’observateur, je pense que j’ai eu le salut dans ma religion, la lecture des livres transurfing, les écrits de E.Tollé , Prabhupāda et pleins d’autres ouvrages spirituels. Merci quand même d’avoir penser à ce sujet et d’avoir tenter de mettre la lumière là dessus. Par ailleurs j’espère pouvoir continuer la suite de l’exercice cette semaine.
    Bon début de semaine!
    Bouba.

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  2. François

    Bonjour Claire,

    Votre message me rappelle un séminaire de spiritualité au cours duquel les lunettes avait été évoquées comme symbole de notre façon de voir : lunettes noires pour voir la vie en noir et lunettes roses pour voir la vie en rose, n’étant que deux extrêmes qui se rejoignent dans l’importance qu’on donne à une façon d’interpréter les événements et nous éloigne de la voie du milieu ou du regard de l’Observateur.
    Et au moment de sortir pour aller déjeuner, passe dans la rue une femme avec des lunettes roses ! :-)

    Les lunettes symbolisent bien la façon dont on peut regarder la vie, les événements, le quotidien, les personnes, toute chose qui se présente à nous. On peut en changer et parfois y échouer. Pour moi, elles (ou, si l’on veut être plus précis leurs verres, colorés ou non) représentent donc plutôt le filtre de nos interprétations de la réalité. L’Observateur ultime, lui, la regarde sans filtre. Alors certes, des montures de lunettes sans verres peut être une façon de nous rappeler à lui. Pour ce qui me concerne, elles me rappelleraient plutôt les filtres qui m’éloignent de sa judicieuse perception.

    Alors s’il m’est besoin de trouver un pont entre mon état de conscience habituel et celui de l’Observateur il va me falloir trouver autre chose, et je crois que chacun devra trouver ce qui lui convient le mieux selon sa personnalité, son histoire, ses représentations, …

    Et en écrivant cela, je réalise que le pont qu’on trouvera appartiendra toujours à la conscience ordinaire. Qu’en dit l’Observateur, s’il a quelque chose à en dire ?

    Et une image me vient maintenant : celui d’une rivière qu’enjamberait ce pont. Car si je crois que l’Observateur est de l’autre côté de la rivière, en l’absence de pont il me faut plonger dans la rivière.
    Et finalement l’Observateur ne serait-il pas dans la rivière, voire cette rivière elle-même ?
    La rivière de la Vie avec sa fluidité qui sait creuser son sillon et contourner les obstacles, suivre son cours sans s’accrocher à ce qui cherche à rester ou rejoindre l’un de ses rivages, tout en le respectant.

    Être dans la rivière et nager dans le sens du courant. Voilà en tout cas une image qui représente bien ce que je souhaite vivre, l’état dans le quel je souhaite me retrouver.
    Ce rêve est-il du à des lunettes lunettes roses que j’aurais oublié de changer ?
    A voir… :-)

    François

    Répondre
  3. El Mendji

    Je vais essayer, je porte déjà des lunettes de vue mais je vais m’exercer a voir le monde, mon monde a travers le cadre de mes lunettes. Merci
    La méditation aide beaucoup mais il faut avoir le temps de la réussir matin et soir?

    Bien a vous

    El Mendji

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